Florent (Virus) en avait fait l’annonce il y a quelques années, Nautisme en Finistère (émanation du conseil genéral) organise sur différents secteurs d’intérêt des séquences de quelques jours de cabotage encadrés pour des équipages disposant de leur propre bateau.
J’avais inscrit Kornog pour le circuit « baie de Morlaix » au départ de Roscoff du 14 au 19 août.
C’était une grande première car je n’étais jamais allée avec Kornog au-delà de Trébeurden et surtout je n’avais jamais dormi dans un bateau ni même fait de camping.
Si j’étais convainque des qualités marines et du confort du cockpit, j’étais plutôt réservée sur l’aptitude du first 18 au camping côtier.
Kornog est un first 18 version avec « placards » et équipets constructeur sans rangement supplémentaire.
La cabine présente habituellement un aspect assez encombré…..c’est un bateau d’échouage !
L’organisation de cette première croisière fut assez chronophage et peu facile en raison de conditions météos défavorables pour envisager un tel périple jusqu’à j-3. A j-2 la météo était favorable pour le jour j mais beaucoup de pluie avant et je n’accédais au bateau qu’à BM.
j-n : quelques achats comme 2 pare-battages supplémentaires, une ancre supplémentaire, les cartes marines, un gps portable avec cartographie, après hésitation un réchaud…….
J-2 : sortie des bouts et pare-battages (6) pour les mettre dans une case latérale du coffre extérieur, côté central : 20 litres d’essence et de l’autre côté une ancre supplémentaire et la poubelle. Finalement c’est assez impressionnant tout ce qu’on peut mettre dans le coffre arrière.
Nettoyage de l’intérieur.
j-1 : chargement du bateau hors glacière mais pas assez de temps pour bien installer les affaires à l’intérieur. Les affaires ayant été regroupées à l’avance dans le séjour j’ai l’impression que je n’ai rien oublié, j’ai même eu tendance à en prendre trop.
Jour J : lever à 5 heures du matin pour un départ prévu au lever du jour vers 7h. La mer était haute à 7 h 45. Le départ fut retardé à 8h30 en raison d’un bricolage à terminer concernant le remplacement du taquet de l’écoute de GV (les entraxes sont standard mais pas les vis que j’avais du aller acheter la veille au soir).
Comme le vent devait forcir dans la journée et vu qu’il s’agissait d’une traversée, j’avais préféré installer le petit foc.
En raison du peu de vent j’appuyai ma navigation au moteur.
Il n’y avait pas de houle même au large de l’île grande.
Au niveau de l’île Millau, je pris une direction un peu moins face au vent, l’occasion de couper les gaz. le vent d’ouest devint plus sensible peut-être à 6-8 nœuds, le temps était clair, bref des conditions idéales pour de nouvelles explorations.
Enhardie par ces excellentes conditions météo je pris l’option de passer au large du plateau rocheux de la Méloine pour bénéficier d’un courant de marée max.
L’arrivée se fit comme prévu à l’étale de marée basse. Le petit GPS portable me fut bien utile pour approcher cette zone complexe. Un voilier prend le dernier corps mort d’attente du port de Roscoff (situé au s-o de l’ilôt de Ti Saoson) juste devant moi.
A ce moment une pervenche me salua et m’indiqua la route vers un autre mouillage d’attente.
Mais qu’est-ce qu’elle nous raconte ?
En fait Pervenche est le joli nom …d’un first 18, qui tout heureux de voir l’un de ses congénères, l’entraina dans un ballet qui se termina pour Kornog sur un corps mort du mouillage principal de l’île de Batz tandis que Pervenche disparaissait derrière les bateaux au mouillage.
Après avoir attaché Kornog à l’arrache sur un taquet arrière, je décidai de faire un peu plus dans les normes en attachant le bateau par l’avant, mal m’en pris ou plutôt mal je m’y pris car je me retrouvai avec un bout entre le dessous de la coque et la quille. Le courant était déjà devenu trop important (coef 90) pour pouvoir jouer de la gaffe. Je me promis de ne jamais plus laisser le bout du bout fixé au corps mort.
Je déjeunai, installai quelques bricoles, préparai les pare-battages tout en profitant des vues tant sur la côte que sur Batz.
Nous étions accueillis au fond du port de Roscoff à partir de 16h30, à mi-marée quand le courant est le plus fort. Je décidai d’attendre 18h pour prendre contact, on m’assura qu’il n’y avait pas de courant au fond du port.
Entre temps un plaisancier motorisé avait libéré le bout . J’arrivai pas trop inquiète au fond du port où effectivement je ne percevais aucune force incontrôlable. J’étais cependant contente d’avoir attendu car même comme cela la hauteur du mur d’enceinte était très impressionnante. Heureusement Pascal (responsable du stage) et Bernard (skipper du start 6) étaient là pour accrocher les bouts.
D’avance j’étais impressionnée à l’idée de devoir emprunter une échelle verticale glissante……..je n’imaginais pas que pour cause de cailloux dans le fond du port le bateau ne pourrait avoir accès à une échelle. J’arrivai sur le quai grâce à Bernard qui me fit la courte échelle.
A ce moment arrivait le huitième et dernier bateau un first 211.
Pendant ce temps sous la tente de réception un homme fustigeait les « retardataires » en s’installant devant l’un des magnifiques plateaux de fruits de mer prévus à notre intention.
Tout le monde pris place, rapide tour de table où chacun présenta son bateau et son expérience de caboteur.
La formule devait être bonne car beaucoup n’en étaient pas à leur première semaine.
8 bateaux seulement mais presque autant de solutions concernant le lest et le plan anti-dérive.
La moitié des bateaux étaient finistériens et pour les autres la moitié étaient des bateaux de touristes basés dans les côtes d’Armor. 3 bateaux étaient venus par la route : 2 dériveurs intégraux ( kouign amann et multimono ) et un quille longue lesté d’eau le Pabouk.
Pour ma première nuit à bord : feu d’artifice et musique. J’avais donc laissé la porte du cockpit ouverte pour profiter au maximum du spectacle et puis c’était tellement agréable cette sensation de dormir à la belle étoile que je n’ai eu aucune peine à appliquer les recommandations de Jean-Yves (Delos) à savoir laisser la porte ouverte pour avoir moins de problèmes d’humidité. Ainsi envolées les principales réticences que je pouvais avoir à l’idée de dormir dans le bateau à savoir d’être confrontée aux odeurs de vase et de graisse. Malgré cela il faut reconnaître que le lendemain l’humidité était perceptible. J’ai alors regretté de ne pas avoir comme certains d’entre vous des filets en hauteur pour étendre mon sac de couchage.
J’ai utilisé le matelas d’origine dont le confort s’est révélé suffisant.
Le lendemain, après un réveil par la marée qui agitait mon estomac dans tous les sens, je me réfugiai assise sur la glacière au pied de la descente en attendant que les autres bougent et que je puisse alors gagner le quai.
Une fois sur le quai la nausée disparut quasi instantanément ce qui me permis de prendre un petit déjeuner en ville.
Après un rapide briefing, départ précipité car déjà l’eau allait manquer.
Direction Morlaix avec déjeuner-concert dans une crique de l’île Callot à l’occasion du 15 août.
Dans le petit temps le first 18 n’était pas dans les plus rapides mais l’écart entre les bateaux n’était pas si important sauf pour le start 6 bien lesté et relativement peu toilé qui lui était vraiment à la peine.